Qu’est-ce que le point éclair ? Définition, utilité pour prévenir les risques, tests. Ce qu’il faut retenir. 

Point éclair

En milieu professionnel et industriel, les incendies et explosions sont relativement rares mais peuvent avoir de graves conséquences. Pourtant, une meilleure connaissance des propriétés physico-chimiques des produits permettrait d’éviter beaucoup d’accidents. Parmi celles-ci, les données d’inflammabilité sont essentielles pour évaluer les risques et mettre en place des mesures de sécurité efficaces.

Le point d’éclair ou flash point : définition

Définition du point d’éclair

C’est la température minimale à laquelle un mélange de vapeurs et d’air dans les conditions normales de pression peut être enflammé. Il s’exprime en °C.

Cette valeur s’applique aux vapeurs qui s’évaporent à la surface d’un liquide.

Le PE est proche de la température à laquelle la pression de vapeur saturante permet d’atteindre, dans son mélange avec l’air la concentration LIE dite Limite Inférieure d’Explosivité. Cette température est aussi appelée la température limite inférieure d’inflammabilité.

Différence entre le point éclair et le point de flamme (ou point de feu)

Le point de flamme correspond à la température à partir de laquelle la flamme produite persiste et se propage au reste du mélange. Cette température est supérieure de quelques degrés au point d’éclair.

En matière de sécurité, on ne distingue pas les deux valeurs et on considère qu’une vapeur portée au point d’éclair est susceptible de s’enflammer et donner lieu à un incendie ou une explosion.

Objectif : prévenir les risques d’incendie / explosion associés à la fabrication, la manipulation, au stockage et au transport des produits chimiques

Classification des liquides inflammables selon les critères du Règlement CLP

La connaissance du point d’éclair d’un liquide permet de déterminer s’il est inflammable. Si c’est le cas, le danger d’inflammation est classé en 3 catégories :

  • Liquide inflammable de catégorie 1 : PE inférieur à 23 °C et Point initial d’ébullition inférieur ou égal à 35 °C
  • Liquide inflammable de catégorie 2 : PE inférieur à 23 °C et Point initial d’ébullition supérieur à 35 °C
  • Liquide inflammable de catégorie 3 : PE supérieur ou égal à 23 °C et inférieur ou égal à 60 °C.

Les liquides présentant ces caractéristiques sont identifiés par le pictogramme inflammable.

Remarque : Conformément à l’annexe I du Règlement CLP, les gazoles, carburants diesel et huiles de chauffage légères dont le PE est compris entre 55 °C et 75 °C peuvent être considérés comme appartenant à la catégorie 3.

Prévenir les risques d’incendie /explosion sur les lieux de travail conformément à la Directive ATEX 1999/92/CE

La connaissance du PE (comparée à la température d’utilisation ou de stockage) est nécessaire pour identifier les zones ATEX, analyser le risque, prendre des mesures de sécurité organisationnelles et techniques adaptées.

Choisir du matériel ATEX adapté

Transporter les produits chimiques conformément aux exigences de transport (ADR…)

Directive n° 1999/92/CE du 16/12/99 concernant les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives

Détermination du point d’éclair

Méthodes expérimentales en coupelle ouverte ou fermée

Les tests sont réalisés en coupelle ouverte ou coupelle fermée.

Il existe plusieurs méthodes, choisis en fonction de la nature du produit et de la gamme de températures à tester. En voici quelques-unes :

  • La méthode « Abel » décrite dans la norme ISO 13736 :2013 qui est réalisée en vase clos pour les combustibles liquides sont les PE sont compris entre -30°C et 75 °C.
  • La méthode « Pensky Martens » décrite dans la norme ISO 2719 :2016 qui est réalisée en vase clos pour les liquides combustibles, les liquides contenant des solides en suspension, des liquides susceptibles de former un film en surface, des biocarburants. Les tests sont conduits dans l’appareil de Pensky Martens, sur des plages de températures allant de 40°C à 370 °C.
  • La méthode de test selon TAG selon le standard ASTM D56 – 16a
  • L’appareil Cleveland en vase ouvert, s’appliquant aux produits pétroliers, selon la norme ISO 2592.

Bases de données existantes sur les Points éclair : Sont-elles fiables ?

Il existe des bases de données permettant d’accéder aux points d’éclair des substances. Il est important toutefois d’utiliser ces données avec prudence car la présence d’impuretés dans les produits que vous utilisez peuvent modifier la valeur réelle du flash point.

Point éclair de mélanges de produits chimiques

Lorsque deux substances sont mélangées, il est difficile de déterminer la valeur du point éclair car celui-ci dépend de la vitesse d’évaporation des constituants. Il est possible que la valeur mesurée soit inférieure au point éclair de chaque constituant pris séparément.

Estimer les points éclairs à partir de formules empiriques

Il existe des formules empiriques pour calculer le PE lorsque celui-ci n’est pas accessible dans une base de données.

D’après K. Loader, NFPA : PE = 350-660 n -1/3

Cette formule peut être utilisée pour les hydrocarbures oléfiniques et paraffiniques gazeux ou liquides, où n correspond au nombre d’atomes de carbone.

Sources bibliographiques

  • Guide INRS – ED 911 : Les mélanges explosifs.
  • Guide de bonne pratique à caractère non contraignant en vue de la mise en œuvre de la Directive 1999/92/CE du Parlement Européen et du Conseil concernant les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives.

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